Etalement urbain
et changement Climatique
« Étalement urbain et changement climatique », du Réseau Action Climat France Le réseau Action Climat France (RAC-F) fédère des associations impliquées dans la lutte contre le changement climatique. Il est le représentant français du Climate Action Network (CAN), réseau de 450 associations membres dans le monde.Dans son étude «Étalement urbain et changement climatique» publiée en août 2011, le RAC-F rappelle que l'étalement urbain a pour origine le développement de l'automobile et la prédilection des ménages pour l'habitat individuel, prédilection renforcée par l'action des pouvoirs publics d'aides à la pierre, en faveur de la construction neuve qui a généralement lieu loin du centre-ville.
L'étude montre principalement que l'étalement urbain, issu d'un développement urbain majoritairement non maîtrisé, a des impacts en matière de changement climatique qui ne sont pas soutenables. En particulier : – l'étalement urbain est générateur de surmobilité au niveau des déplacements quotidiens : un ménage périurbainconsomme trois fois plus d'énergie pour ses déplacements quotidiens qu'un ménage résidant au centre, à taille, composition et revenus égaux.
À noter toutefois que l'étalement urbain n'est pas le seul facteur de croissance des déplacements. Ainsi, une part importante des émissions de gaz à effet de serre est due à «l'incohérence de la ville», c'est-à-dire à la spécialisation fonctionnelle (logements, emplois, services et commerces).
D'où l'importance d'agir à la fois sur la mobilité et l'organisation urbaine ; – l'habitat diffus est générateur d'émissions de gaz à effet de serre : d'une part parce qu'un tissu urbain dense est moins énergivore qu'un tissu urbain moins dense, pour un même niveau d'isolation... mais seulement jusqu'à un certain niveau – c'est-à - dire à condition de ne pas réduire l'ensoleillement et de ne pas créer d'îlot de chaleur qui augmente l'usage de la climatisation.
D'autre part, on observe aujourd'hui que la surface habitable est croissante, depuis le centre jusqu'à la périphérie, ce qui contribue à augmenter les émissions de gaz à effet de serre : – l'étalement urbain contribue à amplifier les risques d'inondations dus au changement climatique : du fait de l'imperméabilisation des sols qui amplifie le ruissellement des pluies et augmente ainsi le niveau des crues,... Face à ces constats, le RAC-F préconise en particulier de : – renforcer la planification stratégique à l'échelle du bassin de vie : transfert systématiquedu P.L.U à l'intercommunalité afin d'intégrer l'ensemble des politiquesd'action foncière, de déplacements, de développement économique, etc.
Ce serait l'occasion d'identifier les opportunités de terrains disponibles à la construction, en lien avec la proximité aux services et commerces mais aussi aux transports en commun et aux mobilités douces : réformer la fiscalité foncière et immobilière : en permettant par exemple derécupérer les plus-values foncières et immobilières induites par la collectivité,telles que la création d'infrastructures de transports en commun à proximité du terrain (dans le sens de la loi Grenelle (2) : instaurer une contribution climat - énergie : en taxant la consommation d'énergies non renouvelables, telles que les carburants, ainsi que les autres émissions de gaz à effet de serre, suivant une trajectoire de prix conforme, au minimum, à celle des rapports Quinet (2008) et Rocard (2009). Les recettes permettront de compenser les ménages à faibles revenus et de financer les économies d'énergies : transports en commun, isolation des bâtiments.
Revue téléchargeable sur : www.rac-f.org/Etalement-urbain-et-changements
Contact : Certu - Virginie Lasserre - Virginie.Lasserre@developpement-durable.gouv.fr